• Ce lundi 17 juin, je suis allée à une promenade-conférence de la SHA (Société d'Histoire et d'Archéologie) du 13e arrondissement guidée par Madeleine Leveau-Fernandez, historienne spécialiste d'urbanisme et d'histoire sociale, et j'ai découvert avec beaucoup de plaisir une banlieue que je n'imaginais pas.

    Il s'agissait de découvrir Arcueil et Cachan, deux banlieues à deux pas de Paris, à travers le chemin de leurs eaux.

    Le rendez-vous nous avait été donné à la station Arcueil-Cachan du RER B que j'ai rejointe à partir de la Cité Universitaire : une quinzaine d'adhérents de l'association avaient fait le même choix pour occuper agréablement cette belle après-midi d'été.

    ☻ Promenade conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    J'ai entouré en rouge les communes d'Arcueil et de Cachan, situées au sud de la capitale, que nous avons parcourues.

    ☻ Promenade conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Nous commençons par passer sous le pont-aqueduc de la Vanne : celui-ci, d'une longueur de 156 km, est l'œuvre de l’ingénieur Eugène Belgrand qui l’a conçu à la demande du baron Haussmann souhaitant faire venir l’eau potable de sites éloignés de Paris afin de garantir une alimentation en eau de qualité avec un débit régulier.

    ☻ Promenade conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Nous longeons l'aqueduc qui permet l'enjambement de la vallée de la Bièvre : la rue est très calme comme vous pouvez le constater.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Notre conférencière s'arrête de place en place pour nous parler de cet aqueduc qui doit favoriser l’acheminement des eaux des sources de la région de Sens (Yonne), et plus particulièrement de l’un des affluents du fleuve du même nom, la Vanne, jusqu’aux réservoirs d’eau de Paris-Montsouris et de l'Haÿ-les-Roses.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    L'aqueduc a été construit entre 1867 et 1874 en pierre meulière.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

     A cette époque les millepertuis sont en pleine fleur.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Madeleine Leveau-Fernandez nous montre ici un regard en pierre de taille dont la lanterne d'aération a été bouchée : il s'agit d'un regard de l'ancien aqueduc Médicis construit à partir de 1613 afin d'amener à Paris (jusqu'à la maison du Fontainier) les eaux des sources captées à Rungis au sud de Paris. Les regards servent à nettoyer et réparer les canalisations souillées par l'écoulement de l'eau.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Mais pourquoi ce nom d'aqueduc Médicis... ?

    L'approvisionnement en eau de la capitale est à cette époque une des préoccupations du règne de Henri IV car la quantité d'eau disponible par habitant reste faible, particulièrement sur la rive gauche (la rive droite est plus gâtée car elle a des fontaines et la pompe de la Samaritaine). Après l'assassinat du roi, la reine mère et régente Marie de Médicis (Louis XIII n'a que huit ans à la mort de son père) reprend le projet de son mari. Elle s'y intéresse d'autant plus qu'elle projette de se faire construire un palais sur la rive gauche, l'actuel Palais du Luxembourg, dont le parc devra s'orner de fontaines et de jeux d'eau.

    Vous connaissez sûrement la superbe Fontaine Médicis du jardin du Luxembourg.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Notre conférencière possède un classeur très fourni en documentation et nous explique que les regards qui jalonnent en surface le parcours de l'aqueduc sont des édicules qui permettent un accès réservé à la galerie souterraine, via un escalier. Ils servent, comme leur nom l'indique, à la surveillance et à la maintenance des eaux canalisées.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Elle nous montre ici le tracé des différents regards de l'aqueduc Médicis.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Nous voyons effectivement sur cette photo prise un peu plus en avant de la rue le début de l'aqueduc Médicis. L'ingénieur Belgrand s'est appuyé sur l'existant pour construire le tracé de son aqueduc !

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Peu à peu, l'aqueduc Médicis sort de terre.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Vous êtes convaincus ?

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Tranquillité tranquillité...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Les maisons construites dans cette rue jouissent d'une paix royale puisque celle-ci se termine par un escalier !

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs" 

    En effet c'est ici que la Bièvre a fait son lit depuis des siècles, dans cette vallée du sud parisien traversée par les deux aqueducs.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    En bas des marches, Madeleine Leveau-Fernandez nous montre une ancienne gravure de l'aqueduc : on y voit des maisons qui ont été construites entre les piles et des femmes lavant leur linge dans la rivière.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Autrement dit, à cet endroit coulait la Bièvre. Ou plus exactement ici coule la Bièvre, sauf qu'elle a été recouverte au milieu des années 1950 dans cette partie de la banlieue parisienne.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Continuant à longer les deux aqueducs, nous entendons tout d'un coup des vocalises. Avouez que c'est surprenant au pied d'un aqueduc !

      Pas tant que ça puisque ce doux rossignol a laissé ouverte la fenêtre du Conservatoire à rayonnement département du Val de Bièvre qui s'est installé dans le Château des Arcs.

    Ce dernier est une demeure de style Renaissance construite en 1548, bien avant la construction de l'aqueduc Médicis qui, on ne pouvait pas le prévoir..., passe au ras de sa façade nord, masquant une partie de cette dernière (ornée de deux statues du XVIe siècle représentant Jupiter et Janus).

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Sur la droite, on peut voir l'ancien passage de la Bièvre sous le château.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Au pied de l'aqueduc des bornes qui ont de l'âge...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Il faut faire une visite guidée pour parvenir à voir les marques des tailleurs de pierre. Pour plus de facilité, je les ai entourées en rouge.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Nous venons de traverser l'aqueduc et... découvrons (au-dessus du toit de cette maison contemporaine) les restes des piles d'un autre aqueduc.

    Si Belgrand a suivi le tracé de l'aqueduc Médicis, l'architecte de Marie de Médicis, Salomon de Brosse, a suivi lui, le tracé de l'aqueduc gallo-romain (construit à partir du IIe siècle).

    On ne change pas une équipe qui gagne !

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    La cour du Château des Arcs

    Le Château tire son nom des arcades de l'aqueduc gallo-romain dont trois piles et une portion d'arc sont englobées dans les maçonneries du château.

    Le logis central de cette demeure, construit pendant la Renaissance, connaît de nombreux propriétaires dont les d'Aligre (Claude d'Aligre était "conseiller des menus plaisirs du roi") et Madame de Provigny qui décide de léguer l'ensemble de la propriété au département de la Seine pour y installer un hospice.

    A droite, un arbre remarquable, le plus ancien de la commune.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    A gauche de la photo, l'entrée du Conservatoire.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    La banlieue parisienne et ses petits pavillons individuels à quelques kilomètres de la capitale.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Nous voici maintenant a Arcueil où l'entrée de la ville est joliment fleurie.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Notre conférencière nous montre maintenant une photo des vestiges de l'aqueduc antique découverts en 1997 à Arcueil.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Mais comment ça fonctionne un aqueduc ? (photo documentation guide)

    Le canal est constitué d'une base en béton de chaux imperméable en forme de U fermée par un mortier d'étanchéité. L'écoulement de l'eau entraîne la formation de concrétions calcaires qu'il faut régulièrement surveiller. Le tout est recouvert d'une voûte étanche.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Arcueil, c'est aussi Le Pavillon des Sources qui n’est pas l'ancien laboratoire de Marie Curie pour la raison qu'elle n’y a jamais travaillé. Il s’agit d’un ancien lieu de stockage de déchets radioactifs, de 100 m2, aujourd’hui vide, dont la décontamination coûtera 1,8 millions d’euros, soit 20 000 euros du mètre carré, et que l’Institut Curie a prévu de prendre en charge. Les débuts des travaux de décontamination sont prévus le 8 janvier 2024. Nous sommes ici devant ce bâtiment et les travaux semblent avoir pris du retard...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    En direction de la Cité-Jardins de l'Aqueduc faisant face à ce grand HBM en voie de rénovation énergétique.

    Conceptualisées et testées, en premier lieu, en Angleterre, dans la banlieue de Londres, les cités-jardins avaient pour vocation de décongestionner Paris en créant des agglomérations urbaines à taille humaine construites autour d’un écosystème favorable avec de petits pavillons individuels tout à fait pittoresques, de grands espaces verts, une artère commerçante à l’écart des résidences et tous les équipements nécessaires à la vie de quartier : écoles, crèche, dispensaire, stade, piscine, lieux de culte, théâtre, maison pour tous, …

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Commanditée par l’OPHBM de la Seine, la Cité-Jardins a été construite par Maurice Payret-Dortail entre 1921 et 1923 sur une superficie de 10,4 ha. Elle comptait 228 logements individuels organisés autour de place et de clos, un stade, une coopérative alimentaire et un groupe scolaire. Le projet initial prévoyait davantage d’équipements. 145 pavillons ont été détruits dans les années 1980 et remplacés par de petits immeubles. 43 pavillons subsistent et ont été rénovés à la même période. La cité-jardins est aujourd’hui propriété de Valophis Habitat. Située dans le périmètre de l’aqueduc de la Vanne, elle est inscrite au PLU de la ville comme élément patrimonial.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Quand on parle du loup...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Je vous rappelle que nous sommes seulement à quelques km de Paris !

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    C'est définitivement le Roi de la journée...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Sympathique, ce petit coin de jardin

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Et ce "Bac à glaner", une bonne idée de la commune

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    La nature au cœur de la ville

    Nous sommes toujours sur le domaine de la Cité-Jardins.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Madeleine Leveau-Fernandez nous présente ici une gravure représentant l'ancien château d'Arcueil aujourd'hui disparu.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Notre petite randonnée pédestre se poursuit le long de l'aqueduc.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Et voici que nous en apercevons l'extrémité aérienne.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Direction Cachan !

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Vous voyez ce que je vois ?

    L'Institut Gustave Roussy depuis les vignes de Cachan situées dans la rue de la Citadelle (photo Google Maps).

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Pas un trou dans le grillage pour passer l'objectif...

    Les premières traces de viticulture datent de l’an 829. Le coteau était alors recouvert
    de vignes cultivées par les moines de l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés.

    En l’an 2000, la Ville a décidé de faire revivre le passé viticole de Cachan. 400 pieds de vigne ont été plantés sur une surface de 1 800 m², complétés de 200 pieds supplémentaires en 2016. Vendange, pressage et dégustation de la nouvelle cuvée donnent lieu chaque année à de beaux moments de convivialité avec les Cachanais. Les vignes, entretenues par le service des Espaces verts, sont également un lieu d’atelier pour les enfants des écoles.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Le cortège, constitué d’une calèche transportant le raisin, d’une fanfare et des habitants, descend ensuite du coteau vers le centre-ville en musique, en s’arrêtant au passage devant les maisons de retraite. Arrivé au parc Raspail, le raisin est pressé par les habitants, petits et grands, avant d’être mis en bouteille. La cuvée est ensuite dégustée lors d’une manifestation de la Ville l’année suivante, dans une logique
    de production partagée (photo Ville de Cachan).

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Ce sentier piétonnier a pour nom "la montée des vignes" : il a été créé en 2020.

    Nous, nous allons le descendre : cool !

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Une roseraie

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Une fleur cultivée...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Une charmante tonnelle à mi-pente, sans doute récupératrice à la montée...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Et des fleurs sauvages...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Quelle bonne idée a eue notre guide de faire le parcours dans ce sens !

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

     Un plan de la commune nous indique ici l'endroit où nous sommes.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    On y trouve aussi des renseignements sur le passé de la commune : l'existence de deux bras de la Bièvre, celle des blanchisseuses qui y travaillaient, et celle de l'imprimerie Saintard.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Nous empruntons maintenant justement la Sente des Lavandières qui, si j'ai bien compris, était autrefois le lit de la Bièvre.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Des maisons sans doute écologiques...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Celle-ci est ornée de Passiflores (fleurs de la Passion).

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Elles m'ont tapé dans l'objectif !

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Celle-ci était même visitée...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Après la Sente des Lavandières, voici le Sentier des Blanchisseries : Cachan a un passé industriel important dans ce domaine.

    Le terme "blanchissage" englobe toutes les étapes de traitement du linge sale (coulage ou trempage, lessivage ou savonnage, essorage, séchage et repassage ainsi que des traitements d’apprêt tels que l’amidonnage ou le passage au bleu autrement nommé azurage).

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Nous continuons à suivre le cours de la Bièvre recouverte.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    La Sente des blanchisseuses est maintenant devenue un éco-pâturage : cette activité ancestrale a été abandonnée au profit des techniques mécaniques et phytosanitaires. Il s'agit de mettre à paître des animaux pour conserver des espaces verts naturels en état sans devoir défricher par l'intermédiaire d'engins mécaniques ou l'utilisation de désherbants puissants qui polluent les sols. Le nombre d'animaux doit être adapté au milieu.

    On peut voir ici deux moutons en train de brouter l'herbe.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Deux types d'animaux sont ici présents.

    Le mouton de race Solognote, avec une tête fine dépourvue de laine, châtain et dans corne. De taille moyenne, rustique, sa résistance aux maladies, sa capacité d'adaptation aux conditions précaires, sa résistance à tous les temps font d'elle une race bien adaptée à l'éco-pâturage.

    Le mouton d'Ouessant, variété insulaire, originaire et endémique de l'île d'Ouessant dans le Finistère. De petite taille, rustique, résistant au froid comme à la chaleur, le mouton d'Ouessant se révèle capable de valoriser les pâturages les plus ingrats. Dépourvu d'agressivité, il vit dans un troupeau hiérarchisé.

    Celui-ci a des cornes : serait-ce un mouton d'Ouessant ?

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Notre guide-conférencière fait des arrêts fréquents pour nous parler de l'activité des blanchisseries. Celles-ci étaient très nombreuses à Arcueil et à Cachan. Cependant après 1900, l’eau de la Bièvre n’était plus utilisée pour le lavage mais pompée dans la nappe phréatique tandis que les eaux usées étaient encore directement rejetées dans la Bièvre.

    Les blanchisseries étaient un emploi principalement féminin qui employait aussi des enfants. Il y avait encore environ 120 blanchisseries à Cachan en 1900 et 20 à Arcueil. Les blanchisseuses se regroupaient autour d’une grande cour pour trier, laver, repasser, et entreposer. Le séchage se faisait à l’étage dans les greniers à claire-voie ou à l’extérieur sur de grandes perches quand le temps le permettait.

    A droite, ce qui reste du mur d'une ancienne blanchisserie

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    La Bièvre, au temps où elle était découverte, était source de beaucoup de pollution (imaginez les eaux de lavage et de rinçage qui y étaient rejetées) et donc de maladies. C'est la raison pour laquelle on a procédé à son recouvrement.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    On aperçoit les anciens séchoirs en haut des maisons qui la bordent.

    Avouez que ça ne donne pas envie !

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Allez, on arrive au bout...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Le sentier des blanchisseries n'en a plus que le nom : il se termine ici, dans la rue Etienne Dolet que nous prenons sur la droite pour rejoindre le centre-ville.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Cette maison qui lui fait face est une réminiscence des séchoirs des anciennes blanchisseries.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

     C'est ainsi que nous arrivons sur la place Jacques Carat, journaliste et homme politique, ancien maire de Cachan et sénateur du Val-de-Marne (de 1953 à 1998).

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Il s'agit d'une très grande place de forme ronde, ornée en son centre d'une fontaine.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    La ville a obtenu le label 4 fleurs de "Villes et villages fleuris" et je trouve qu'elle le mérite vraiment.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    En route pour la dernière étape de notre promenade

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Il n'y a pas UN, ni DEUX, ni TROIS aqueducs à Cachan mais QUATRE !

    Celui-ci, l'aqueduc du Loing et du Lunain, a été construit en 1900 pour augmenter le volume d’eau destiné à Paris en exploitant un affluent de la Seine : le Loing et le Lunain (rivières qui se situent en amont de Nemours).

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Il s'agit d'un aqueduc avec un pont-siphon qui consiste à faire traverser l'eau dans des tuyaux en plomb sous pression. Par le système des vases communicants, l'eau va remonter de l'autre côté de la vallée. Il existe ainsi d'un côté un réservoir de chasse et de l'autre un réservoir de fuite.

    Cliquez sur la photo pour l'agrandir.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    La municipalité a très bien su mettre l'aqueduc en valeur en l'accompagnant de part et d'autres par une très jolie végétation.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Passant sous l'aqueduc, nous suivons maintenant le cours de la Bièvre, canalisée et souterraine.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Et voici l'extrémité du pont-aqueduc : j'en ai oublié le nom, donné par Madeleine Leveau-Fernandez...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Si j'ai bien compris (mais je n'en suis pas sûre) nous voyons ici une "fausse Bièvre", celle qui coule à Cachan à l'air libre mais en circuit fermé.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Derrière la grille

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

     Ce panneau posé par la commune montre les zones où la Bièvre a été re-découverte.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    "Eaux renaissantes, Berges retrouvées,

    Arches, lumières et paysages,

    Chemin faisant, ensemble"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Il ne fallait pas se contenter de remettre la rivière à ciel ouvert, encore fallait-il la végétaliser pour restaurer la biodiversité : c'est ainsi que 400 arbres et herbes aquatiques ont été plantés.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

     

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Il n'y a pas que les Cachanais qui s'en réjouissent : les pigeons aussi (on dirait bien qu'on les a un peu aidés ici...),

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    et cette poule d'eau.

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    La vie animale reprend ainsi...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Cherchez ce canard qui ne voulait pas me regarder : l'abondance de la végétation lui va bien on dirait...

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Là se termine cette superbe balade : environ 6 km à pied par un temps de rêve !

    ☻ Promenade-conférence de la SHA "Arcueil et Cachan : la route des aqueducs"

    Un grand merci à Madeleine Leveau-Fernandez pour l'avoir animée et à Maud Sirois-Belle pour l'avoir organisée.


    4 commentaires
  • Ce mardi après-midi, nous sommes allés visiter le Mont Valérien avec la Société d'Histoire et d'Archéologie (SHA du 13e). Un car nous attendait devant la mairie pour nous conduire à destination, c'est-à-dire à Suresnes. Nous sommes 38 à être inscrits à cette visite que nous faisons par un temps plutôt humide et froid. Monsieur Serge Boucheny, député-sénateur de Paris de 95 printemps, est lui aussi du voyage.

    Le Mont Valérien est situé sur les territoires des communes de Suresnes, de Rueil-Malmaison et de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine et abrite depuis 1841 une forteresse militaire  qui accueille le 8eme régiment de transmissions. Sur le flanc sud-est, se trouve le cimetière américain, créé en 1917 (trois hectares cédés par la France aux Etats-Unis), dans lequel reposent 1541 corps de soldats morts pendant la Première Guerre mondiale et 24 soldats de la Seconde Guerre mondiale. Le Mont-Valérien est l’un des lieux de la mémoire nationale, propriétés de l’Etat, sous la responsabilité du ministère de la défense. Monuments nationaux symbolisant un aspect des conflits contemporains, les hauts lieux de la mémoire nationale sont des lieux de cérémonies, de journées nationales commémoratives et des espaces de visites. (Blog archiphotos)

    Le Mont Valérien (161 mètres de haut) vu depuis la capitale☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Les origines du Mont Valérien

    Le mont Valérien possède des origines spirituelles anciennes, probablement liées aux sources d'eau qui y coulaient. Ainsi, l'étymologie du nom de la ville de Suresnes proviendrait du nom d'une déesse celte, Surisna, dérivé du mot « source ».

    Au Bas Moyen-Age, des ermites occupent au fur et à mesure le sommet du mont, une terre sablonneuse où ne poussent que quelques arbres. 

    Entre le XVIIe et le début du XIXe siècle, la partie supérieure accueille un calvaire religieux, objet de pèlerinages, alors que les coteaux sont occupés par des vignes.

    L'édifice est détruit à partir de 1841 et remplacé par la forteresse actuelle, en vue de la protection de la capitale. Celle-ci jouera un rôle important dans le siège de Paris et la lutte contre la Commune de Paris en 1870-1871

    Dessin du Calvaire, à 2 lieues de Paris

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Le car nous dépose au pied du Mémorial de la France combattante, érigé pour rendre hommage à tous les morts de la Seconde Guerre mondiale et inauguré par le général de Gaulle le 18 juin 1960. Constitué de grès rose, il tranche avec la pierre meulière du mur d'enceinte sud de la forteresse.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    C'est devant cette flamme du souvenir, brûlant 365 jours sur 365 et ranimée chaque année le 18 juin lors de la commémoration de l'appel du général de Gaulle, que nous retrouvons notre guide pour cet après-midi tourné vers l'histoire avec un grand H. Pour la petite histoire, celle-ci nous a dit que chaque matin en arrivant sur les lieux, elle ou ses collègues de l'accueil y retrouvent des canettes de coca ou de bière jetées en son centre. J'ai même lu que des jeunes avaient été interpellés récemment pour y avoir fait griller des chamallows...

    Elle nous explique que plutôt que de sanctionner ces personnes, il est préférable de leur expliquer pourquoi il est important de respecter ce lieu plutôt que de le violer, en hommage aux personnes qui y ont été fusillées pour avoir défendu la France. C'est le discours qu'elle tient aux nombreux scolaires qui visitent chaque année le Mémorial.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Elle nous précise que la grande croix de Lorraine située au centre du Mémorial mesure 12 mètres de haut et est entourée de 16 hauts reliefs symbolisant les différentes forces combattantes.

    Chacune de ces pièces de bronze situées en hauteur correspond soit à une bataille, soit au Maquis, soit à la déportation, soit encore aux fusillés.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Les batailles

    Raymond Martin (élu à l'Académie des beaux-arts en 1961) a représenté un jeune soldat de la première brigade française libre du général Koenig qui défend la position de Bir-Hakeim située en Lybie contre les allemands et les italiens du 27 mai au 10 juin 1942. L'arme au poing, il semble défendre une position que le feu semble ne pas atteindre. 

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Le Maquis

    Raymond Corbin (1907-2002), élu à l'Académie des beaux-arts en 1970, a choisi un visage entre deux branches écartées, rappelant peut-être le "V" de la victoire. Son haut-relief est très expressif.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    La déportation

    Le haut relief de Henri Lagriffoul rend hommage à tous les déportés (résistants, juifs, tsiganes, etc.), qui ont été envoyés dans les camps de concentration et d'extermination où de nombreux y sont morts. Des mains tentent de libérer un cœur torturé par des barbelés.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Les fusillés

    Un haut-relief de Maurice Calka : entre 1940 et 1944, de nombreux de français et étrangers, résistants ou otages, ont été fusillés. La composition complexe de la sculpture laisse entrevoir les corps transpercés par les balles.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Les deux portes en cuivre fermées à clef donnent accès à la crypte. Entre les deux, est gravée une phrase prononcée par le général de Gaulle lors de son appel du 18 juin 1940.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème 

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Notre guide nous explique qu'entre la fin de la guerre et l'inauguration de ce mémorial, il s'est passé de nombreuses années : construit entre 1958 et 1960, il a été inauguré le 18 juin 1960. En effet, il a fallu que toutes les parties se concertent et s'accordent pour en arriver là et n'oublier de rendre hommage à personne.

    L'appel du 18 juin 1940

    La cérémonie de commémoration de l'appel du 18 juin au Mont Valérien

    Nous voici entrés dans la forteresse où un sentier en sous-bois constitué de paliers nous mène aux différents endroits qui vont nous être commentés.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Notre premier arrêt est pour ce plan de la forteresse qui, vous le voyez, est hexagonale et immense. Nous n'irons parcourir pour notre part que la partie teintée de vert, boisée, où se trouvent les lieux principaux que les prisonniers ont vus hélas - pour la première et la dernière fois. Comme vous pouvez le constater, l'entrée actuelle au Mémorial est en forme du V de la victoire.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Cette dame photographie la seule photo qui existe de l'entrée principale de la forteresse, identifiée par la présence d'un soldat allemand y montant la garde.

     ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    En route pour la prochaine étape

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Mont Valérien, Chatenay Malabry, fort de Vincennes, Balard, cascade du bois de Boulogne, jardin du Luxembourg : autant de lieux d'exécution des prisonniers condamnés à mort en région parisienne.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Voici maintenant sur ce panonceau les principaux lieux d'internement à Paris et en région parisienne des futurs condamnés à mort.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Camp de Drancy (au moins 69 fusillés), fort de Romainville (au moins 209 fusillés), camp de Compiègne-Royallieu (au moins 19 otages), prison de Fresnes (au moins 378 fusillés), prison de la Santé (au moins 135 fusillés), prison du Cherche-Midi (au moins 121 fusillés).

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Nous continuons à avancer en file indienne...

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Et descendons vers la clairière des fusillés.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Clemens Rüther, sous-officier au sein de la Wehrmacht, catholique et anti nazi, chargé de la sécurité du tribunal militaire allemand surveille le procès le plus médiatisé de l'Occupation, notamment par "l'Affiche rouge", celui du groupe dirigé par Missak Manouchian. Parmi les dix photos, on trouve celle de Celestino Alfonso du 16 rue de Tolbiac, soldat volontaire de l'Armée française de libération (FTP-MOI/Manouchian) ayant participé à 7 attentats, fusillé au Mont Valérien le 21 février 1944 aux côtés de 21 autres résistants du groupe Manouchian.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Placé en surplomb de la clairière où a déjà pris place le peloton d'exécution, équipé d'un Minox, il prend clandestinement ces photographies de leurs derniers instants.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Cinq poteaux d'exécution ont été installés ici face aux soldats prêts à tirer, sur ordre de leur supérieur. La guide nous a dit qu'on ne sait pas pourquoi il n'a transmis ces photos pour qu'elles passent à la postérité qu'en 1985, probablement pour se soulager la conscience avant de mourir.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Ces photos sont le seul témoignage de ce qui s'est passé au Mont Valérien : sur la précédente on voit, au premier plan et de dos, l'abbé Franz Stock, aumônier des prisons de Paris de 1941 à 1944. Début 1941, il commence à visiter les prisons (Fresnes, la Santé, le Cherche-Midi) et apporte un soutien moral et spirituel aux détenus, prépare et accompagne les condamnés à mort jusqu’à cette clairière. De très nombreux témoignages (dont celui d’Edmond Michelet) établissent qu’il apporte le réconfort à ceux qui veulent le recevoir et qu’à ses risques et périls il sert de messager entre les familles et les résistants emprisonnés. Il est considéré comme l'un des pionniers de l'amitié franco-allemande.

    Nous continuons notre cheminement,

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    et dépassons un petit château devenu aujourd'hui le mess des officiers.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    C'est dans la chapelle du château, désaffectée depuis 1871, située tout près de ce dernier qu'étaient regroupés les condamnés à mort : il y eut jusqu'à 88 exécutions un sombre jour d'août 1942.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Notre guide nous laisse quelques minutes pour en visiter l'intérieur. Elle était autrefois entièrement peinte en bleu mais a été endommagée par l'humidité. Sur les bandes bleues restantes, on peut voir des graffitis laissés par les condamnés à mort : l'un d'entre eux dit "Vive la France, Vive l'URSS !"

    C'est un lieu de mémoire très fort.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    A gauche se trouvent les cinq poteaux d'exécution retirés par les allemands à la débâcle pour ne pas laisser de traces tandis qu'à droite on peut voir les caisses dans lesquelles étaient exfiltrées les dépouilles des fusillés en vue de leur inhumation à l'extérieur du Mont Valérien (surtout au cimetière d'Ivry-sur-Seine).

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    A l'intérieur de la chapelle on peut voir aussi des photos de quelques unes des pages du carnet de l'abbé Stock dans lequel il consignait tous les renseignements concernant les condamnés. C'est en partie grâce à ce carnet qu'on a pu reconstituer la liste des fusillés du Mont Valérien : il s'agissait à 60% de résistants et à 40% d'otages.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Nous voici maintenant réunis autour d'une œuvre commémorative du plasticien-sculpteur Pascal Convert inaugurée le 20 septembre 2003 par Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre. Il s'agit d'une cloche en bronze, haute de 2,1 mètres et de 2,7 mètres de diamètre, où sont gravés les noms des 1015 fusillés du Mont Valérien, année par année. La cloche est ronde et donc tous les noms sont au même niveau d'importance.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Notre guide nous parle du symbolisme de la sculpture (sans connotation religieuse) et nous montre que l'année 42 occupe la moitié de la cloche.

    En bas sont gravés les mots :

    "Aux résistants et aux otages fusillés au Mont Valérien par les troupes nazies de 1941 à 1944 et à tous ceux qui n'ont pas été identifiés."

    Notre guide nous fait remarquer qu'en 2003 on parle des troupes nazies (au sens de l'idéologie nazie) alors que précédemment on employait le mot ennemi.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    C'est ainsi qu'on peut lire le nom d'Honoré Louis Henri d'Estienne d'Orves fusillé avec deux autres de ses camarades résistants, Maurice Charles Emile Barlier et Jean Louis Guillaume Doornik le 29 août 1941.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Un podcast trouvé sur le site du Mémorial du Mont Valérien raconte la vie de cet homme mort pour la France et plus généralement pour la Liberté. Vous trouverez sur le même site un podcast sur Joseph Epstein, un autre sur Renée Levy, un quatrième sur Georges Dudach et un dernier sur la famille Kirschen.

    Mémoires intimes du Mont Valérien - Honoré d'Estienne d'Orves

    Nous nous rendons ensuite au niveau du petit amphithéâtre surplombant la clairière des fusillés.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Sur un panonceau en bas des marches, la reproduction d'une lettre très émouvante adressée à sa famille en 1942 par un fusillé.

    "Dernier jour de ma vie. 9 heures du matin. je suis calme et plein de courage. Je regarde la mort en face car je n'ai rien à me reprocher de la vie passée : j'ai toujours été travailleur. Il ne faut pas croire que je suis heureux de vous quitter, non, mais la fatalité a voulu que je ne vive pas jusqu'à mes 25 ans. Il fait beau aujourd'hui e je pensais mourir un beau jour. Recopiez ma lettre car, au bout de quelques jours, le crayon sera effacé et vous n'aurez aucun souvenir de moi."

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Cette clairière est interdite d'accès au public mais aujourd'hui il y a justement une commémoration officielle. Je suppose qu'il y en a de nombreuses tout au long de l'année, chaque fusillé se devant d'être honoré.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Sur une dalle érigée ici en 1959 au pied du drapeau français ont été gravés ces mots :

    "De 1940 à 1944, ici tombèrent plus de 4500 résistants fusillés par l'ennemi pour leur indomptable foi dans les destins de leur pays."

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Notre guide nous explique que ce chiffre est faux. Il aurait été choisi comme une moyenne entre celui annoncé par les gaullistes (environ 1000) et celui proposé par les communistes (10000). En réalité, aucun chiffre n'est vraiment certain mais on serait plutôt autour d'un peu plus de mille.

    Parmi les fusillés du Mont-Valérien, 40% étaient des otages, 60% étaient des condamnés à mort jugés par les tribunaux militaires allemands. 65% d’entre eux étaient communistes, 17% étaient juifs et 20% étrangers.

    Nous rejoignons ensuite, un peu frigorifiés tout de même par le vent glacial qui souffle sur la colline, la crypte dans laquelle se termine cette visite.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Celle-ci contient les dépouilles de 17 fusillés (parmi lesquels deux femmes, Berthy Albrecht et Renée Levy, et le dernier Compagnon de la Libération, Hubert Germain décédé en 2021) représentant les différentes catégories de combattants (combattants de 1940, FFL, résistants, déportés, prisonniers, hommes de la France d’Outre-Mer). Le monument est dû à Félix Bruneau, architecte des bâtiments civils et palais nationaux et a été inauguré le 18 juin 1960 par le général de Gaulle.

    Le tombeau d'Hubert Germain se trouve au centre de la crypte.

    La phrase inscrite : "Nous sommes ici pour témoigner devant l'Histoire que ses fils ont lutté pour que la France vive libre."

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Une flamme en inox fait face aux 17 cercueils. Elle ferme l'urne contenant les cendres des martyrs de la déportation.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Cliquez ICI pour télécharger le documentaire sur le site de Pascal Convert "Mont Valérien au nom des fusillés".

    A la sortie, mais sans retarder le car... je discute en compagnie de Rosalia et de son mari avec la jeune guide à laquelle j'ai demandé son cursus : licence d'histoire naturellement, licence d'anglais of course et études actuelles de sociologie : un beau curriculum vitae !

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Pendant le trajet de retour, il nous a été distribué un livre écrit par Serge Boucheny, intitulé "Les parisiens en Résistance - Paris 13e". Nous remercions celui-ci et la SHA pour ce cadeau qui viendra prendre place dans notre bibliothèque après lecture.

    ☻ Visite guidée du mémorial du Mont Valérien avec la SHA du 13ème

    Nous avons été enchantés par cette visite qui était, il faut le dire, très bien commentée et pleine d'émotion.


    1 commentaire
  • Ce mardi matin, nous avions réservé une visite guidée du "Musée de la Libération de Paris - musée du Général Leclerc - musée Jean Moulin" auprès de la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13ème (SHA 13) à laquelle nous adhérons depuis l'année dernière.

    Après quatre années de chantier, le musée a ouvert ses portes au public à l’occasion d’une date symbolique : le 25 août 2019, pour le 75e anniversaire de la Libération de la capitale.

    Celui-ci est installé dans l'un des pavillons Ledoux de la Barrière d'Enfer (ancienne barrière des Fermiers Généraux), située place Denfert-Rochereau, l'autre pavillon étant occupé par les Catacombes de Paris. Le mur des Fermiers Généraux, érigé en 1785 pour contrôler l'entrée des marchandises frappées de taxes dans la capitale, était percé de plus de 50 entrées associées chacune à un bureau d'octroi où logeaient les contrôleurs de la Ferme. Celles-ci sont les deux seules qui subsistent dans le XIVe arrondissement, les autres étant respectivement au Parc Monceau et sur la Place de la Nation, n'est-ce pas ma copine...

    Gravure ancienne de la barrière d'Enfer

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Vue actuelle des pavillons Ledoux construits au XVIIIe siècle par Claude-Nicolas Ledoux, architecte

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le musée se situe au 4 avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy, résistant connu pour avoir mené la libération de Paris de l'intérieur avant l'arrivée de la deuxième DB du Général Leclerc. Philippe de Hautecloque, le voici justement en photo à côté de Jean Moulin sur la porte d'entrée du musée.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le parcours de visite, chronologique, correspond à l'action de Jean Moulin et de Philippe de Hauteclocque dans la France de l'entre-deux-guerres, la débâcle de juin 1940 durant l'Occupation, dans la Résistance intérieure et pendant les combats jusqu'à la libération du territoire dont Paris est resté le plus fort symbole.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Philippe de Hauteclocque est né le 22 novembre 1902 au château familial de Belloy, près d'Amiens. Son milieu est celui de l'aristocratie terrienne de Picardie, antirépublicain et éminent patriote. Son père s'engage lors de la Première Guerre mondiale. Elevé dans la tradition catholique, il fait de brillantes études. Il est reçu à l'Ecole militaire de Saint-Cyr et et sort major de l'Ecole de cavalerie de Saumur. Il se marie en 1925 et fonde une famille. Il connaît le baptême du feu dans l'Atlas marocain entre 1926 et 1933. Energique et exigeant, le lieutenant conjugue sa foi profonde, sa vie de famille et son désir impatient de combattre. Il est politiquement proche des idées de l'Action française (mouvement d'extrême droite) dont il s'éloigne dès 1930. Il n'ignore pas les dangers du national-socialisme en Allemagne grâce à un cousin journaliste.

    Il devient instructeur à Saint-Cyr. Pour obtenir un poste de commandement de haut niveau, il passe le concours de l'Ecole supérieure de guerre en 1938. A l'été 1939, il vient de terminer brillamment sa première année de formation, sortant major de sa promotion.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Jean Pierre Moulin est né le 20 juin 1899 à Béziers d'un père, Antoine-Emile Moulin professeur d'histoire et géographie au collège Henri IV et de Blanche Elisabeth Pègue. Il est baptisé quelques mois plus tard à Andiol dans les Bouches-du-Rhône et passe une enfance paisible en compagnie de sa sœur Laure et de son frère Joseph (qui décède en 1907). Il s'adonne à sa passion pour le dessin où il excelle au point de pouvoir vendre dessins, aquarelles ou caricatures à des journaux. Au lycée Henri IV, il est un élève moyen qui fait preuve d'un talent particulier pour la caricature et les belles lettres.

    Au musée, on peut voir une lettre qu'il a adressée au Père Noël en 1905 alors qu'il avait dans les 6-7 ans, bourrée de fautes !

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Dans cette autre vitrine, sa boîte de pastels de la marque Lefranc

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Jean Moulin fera  néanmoins une brillante carrière dans l'administration devenant en janvier 1939 Préfet d'Eure-et-Loir à Chartres. Il est arrêté le 17 juin 1940 sur ordre du colonel von Thünge, commandant le régiment de la Wehrmacht qui a combattu devant Chartres, parce qu'ayant refusé de signer un protocole rédigé par les allemands (il s'agit de reconnaître faussement qu'une section de tirailleurs sénégalais de l'armée française aurait commis des atrocités envers des civils) et fait une tentative de suicide qui échoue. Il sera arrêté plus tard à Caluire-et-Cuire dans la maison du Docteur Dugoujon où doit se tenir une réunion avec sept dirigeants de la Résistance. Il meurt le 8 juillet 1943 près de Metz dans un convoi à destination de l'Allemagne - probablement des suites des tortures subies.

    Notre conférencière, Thanh Trâm Journet, nous montre l'ordre de mobilisation générale datant du 2 septembre 1939.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Petite histoire familiale

    Mon père est mobilisé le 6 du même mois.

    Ci-dessous une photo datant de février 1940 parmi ses copains de combat

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il sera fait prisonnier le 23 juin 1940, passera un mois au camp de Vaucouleurs, un camp de toiles, puis rejoindra le stalag XII A près de Limburg où seront retenus prisonniers jusqu'à 17.000 soldats.

    Voici sa plaque de prisonnier

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Et voici son passeport allemand : on peut dire qu'il a ici une sale tête...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Heureusement qu'il ne sait pas qu'il n'en sortira qu'en mars 1945...

     La conférencière nous parle ensuite dans cette pièce de l'exode et cette fois-ci c'est à ma mère que cela me fait penser, elle qui est partie en voiture (elle était la seule de la famille à posséder le permis de conduire) avec sa sœur, sa mère et sa grand-mère plus les valises et les matelas sur la galerie de toit, dormant dans les granges parmi les rats, jusqu'à s'apercevoir que les allemands les avaient dépassés ! Mon grand-père était resté à la maison car il s'occupait à l'époque de l'économat de l'hôpital de Petit-Quevilly.

    Les télévisions diffusent des films d'époque.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ► Le 14 mai 1940, arrivée à Paris des réfugiés belges et hollandais.
    ► Le 10 juin, le gouvernement quitte Paris pour Tours.
    ► Le 14 juin, les allemands entrent dans Paris déclaré ville ouverte et le gouvernement s'installe à Bordeaux.
    ► Le 17 juin, les allemands arrivent à Chartres : tentative de suicide du préfet Moulin.

    Cette petite vidéo explique bien les choses.

    La correspondance entre la zone occupée et la zone dite libre est très surveillée. Les cartes sont préimprimées et ne laissent pas beaucoup d'espace à la poésie...

    Ici, une carte de Laure Moulin à son frère

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Philippe Pétain, qui organise la défense de Verdun pendant la Première Guerre mondiale, prend alors les commandes de la France (il devient Président du Conseil) et signe l'armistice avec Hitler le 22 juin 1940 à Rethondes.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le musée possède un authentique drapeau nazi, le drapeau désormais associé à tous les bâtiments officiels français.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Hitler pose devant le monument français le plus emblématique, la Tour Eiffel. Les français sont soumis à la loi du vainqueur. Le maintien d'un gouvernement à Vichy ne les protège pas. Le Reich impose sa loi à Paris, maintien de l'ordre par la terreur, répression sanglante de la Résistance, persécution des juifs. Le gouvernement de Vichy qui a instauré un antisémitisme d'Etat, propose à l'Allemagne une politique de collaboration qui le conduit dans les faits à servir les intérêts des nazis.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Dans ces conditions, Jean Moulin, révoqué par le gouvernement, se rend fréquemment à Paris, il peut constater que l'opinion politique est divisée. Le Maréchal Pétain inspire la confiance mais il est à Vichy. Paris devient la vitrine de la collaboration culturelle. Par idéologie ou par vénalité, des parisiens profitent de la situation. Mais la majorité de la population subit la rigueur des privations et se méfie de l'Occupant.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Ces acteurs français partent à Berlin en mars 1942 pour le tournage du film "Premier Rendez-vous" : on reconnaît Suzy Delair (qui a dit qu'elle avait regretté de ne pas avoir été présentée à Goebbels), Danielle Darieux et Jean Cocteau.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Soldat allemand dans un grand magasin parisien

    Le taux de change permet aux soldats allemands d'acheter à bon compte les produits français. Les parisiens sont contraints de subir la présence de l'occupant comme ici au Printemps.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les tickets de rationnement ont en effet fait leur apparition. Ils resteront en vigueur jusqu'en décembre 1949. Je me souviens que Maman nous en a parlé : c'est à peu près tout ce qu'on a appris de la guerre...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les semelles en bois ont remplacé celles en cuir qui s'usent plus vite...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

     et les femmes habitant la ville se dessinent derrière la jambe la couture des bas qu'elles ne peuvent plus s'offrir.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les arrestations et les exécutions commencent.

    Ici une inscription dans la pierre : Sabitaille Setion, son épouse Ida et leurs quatre enfants (Elie 14 ans, Eliane 9 ans, Monique 6 ans et Jacqueline 4 ans) habitent rue de la Folie Méricourt dans le 11ème arrondissement. Ida et les enfants sont arrêtés le 4 novembre 1942 puis déportés de Drancy cinq jours plus tard. Ils sont tous assassinés à Auschwitz le 14 novembre 1942.

    Graffiti sur carreau de plâtre formant contre-cloison trouvé au camp de Drancy

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Golda "Olga" Bancic est née en 1912 à Kichinev en Roumanie. Son activité communiste lui vaut une peine de prison. Elle part pour la France en 1938 où elle vit rue du Château (14éme) et rue Andrieux (8ème). Elle cache des armes qu'elle apporte sur les lieux des actions des résistants communistes FTP-MOI de la région parisienne. Arrêtée le 16 novembre 1943, elle est jugée le 18 février 1944 avec des membres du groupe Manouchian. Vingt-deux hommes sont fusillés ensemble au Mont Valérien. Seule femme parmi les vingt-trois condamnés, elle est décapitée à la hache (ou guillotinée ?) à Stuttgart le 10 mai 1944.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Jacques Bonsergent : station du métro parisien en souvenir de ce résistant fusillé par les allemands le 23 décembre 1940.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Quant à Jean Moulin, avant de quitter Chartres en novembre 1940, il se fait établir une carte d'identité au nom de Joseph Mercier : il prépare son action clandestine.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il peut aussi être Jacques Martel, peintre décorateur car il se sait particulièrement surveillé pour avoir refusé, en mai 1942, un poste important proposé par Vichy. L’ancien préfet d’Eure-et-Loir imagine une couverture destinée à brouiller un peu plus les pistes : ce sera la galerie d’art Romanin, dont les portes ouvrent à Nice en février 1943 et qui, sous couvert de la vente de tableaux, lui permet de justifier ses allers-retours vers Lyon et Paris. Au quotidien, le magasin est géré par une amie de Jean Moulin, Colette Pons ; grand amateur d’art, Rex (autre pseudo de Jean Moulin) parvient à dégager du temps pour acquérir des toiles et les lui confier.

    Pendant six mois, il prend contact avec des résistants à Paris et gagne Londres le 20 octobre 1941 où il est reçu par le général de Gaulle auprès duquel il se présente comme l'émissaire des mouvements de Résistance. Le chef de la France libre en fait son représentant personnel pour la zone sud. Sa mission vise à organiser le lien entre la Résistance et Londres. Il doit convaincre les mouvements de se rapprocher et de reconnaître l'autorité du général de Gaulle. Parachuté dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942 dans les Bouches-du-Rhône, Jean Moulin est prêt pour la mission "Rex".

    Jean Moulin s'entraîne à Ringway (près de Manchester en Angleterre) avant d'être parachuté au-dessus de la France dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Il a endossé une combinaison du modèle présenté ici, munie d'un coussin pour amortir la chute.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Voici rassemblés ici son fauteuilson cendrier (il était un grand fumeur) et un tableau de Maurice Utrillo dont il fit l'acquisition pour décorer son studio de la rue des Plantes dans le 14e arrondissement qu'il occupa de 1934 à 1940 par intermittence.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Duplicata de la note de Utersturmführer Müller du 9 juillet 1943

    L'inconnu décédé dont la police doit faire incinérer le corps est Jean Moulin. Ses cendres sont placées dans une urne au cimetière du Père-Lachaise, sans mention de nom. Elles seront transférées en 1964 au Panthéon.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    La visite des musées terminée (c'était un peu un survol tellement il y a de choses à voir), nous descendons dans les sous-sols à 20 mètres sous terre : 100 marches à descendre, puis à remonter... pour visiter le QG du colonel Henri Rol-Tanguy. Ce nom de Rol pris au début de l'année 1944 est un hommage à un camarade des brigades internationales, Théo Rol, parti avec lui en Espagne pour lutter conte le coup d'état fasciste de Franco en 1936 et tué dans les combats en 1938. 

    Henri Tanguy est né le 12 juin 1908 à Morlaix et mort le 8 septembre 2002 à Ivry-sur-Seine. Il est ouvrier métallurgiste dès l'âge de 14 ans (chez Talbot puis Renault) et est plusieurs fois licencié pour ses actions syndicales. Il est aussi champion cycliste mais c'est surtout un militant communiste français de la première heure. Il est membre dirigeant de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale et installe son QG entre le 20 août et le 25 août 1945 dans les sous-sols de la place Denfert-Rochereau afin de coordonner l'action des FFI en vue de la libération de Paris.

    Il s'agit d'un abri de défense passive qui fut utilisé par une partie du personnel de la direction technique des eaux et de l'assainissement de Paris lors des alertes. Le lieu était équipé d'un système de recyclage de l'air, de toilettes, d'un central téléphonique et de bureaux. Il figure sur les cartes des allemands qui en connaissent l'existence, loin toutefois de se douter qu'il abritera une activité clandestine lors de la Libération de Paris.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e 

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Nous circulons dans des couloirs qui se ressemblent tous et qui débouchent parfois sur des impasses... Heureusement, la sortie est fléchée !

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Voici un modèle de porte blindée sécurisant le site

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Peu de choses à voir en bas en dehors de quelques vitrines présentant des informations et du matériel pour se protéger des gaz toxiques

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Alerte aux avions ! : manuel officiel rédigé par les services de la Défense et de l'Education nationale 

    L'ouvrage détaille les bonnes pratiques à mettre en œuvre en cas d'alerte.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Reconstitution : le système de ventilation de l'abri souterrain était actionné par ces deux "vélos".

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le central téléphonique

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

     Le bureau du Colonel Rol-Tanguy

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il s'agit de tenir la rue face à 6000 soldats allemands restés dans Paris jusqu'à l'arrivée des alliés...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les parisiens édifient des barricades dans la capitale sur l'appel du colonel Tanguy.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

     Le 26 août 1944, le général de Gaulle défile depuis l'arc de triomphe en direction de Notre-Dame pour assister à un office religieux dans Paris libéré.

    Evidemment, je fais ici un raccourci...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Une fois remontés, nous découvrons un très joli espace décoré aux couleurs du drapeau français.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    L'espace est équipé de bancs depuis lesquels on peut continuer à s'instruire...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il me faudra y retourner tranquillement (l'entrée est gratuite puisqu'il s'agit d'un musée de la ville de Paris).

    J'ai besoin de revoir pas mal de choses. 


    2 commentaires
  • Hier, je suis allée à la mairie de notre arrondissement écouter une conférence sur le moulin de la Tour à Ivry : elle était donnée par Maud Sirois-Belle, la présidente de la SHA (Société d'Histoire et d'Archéologie) du 13ème arrondissement.

    Ce matin, nous sommes allés le visiter tous les deux : Ivry n'est qu'à quelques stations de métro de chez nous.

    Avouez qu'on se croirait un peu à la campagne !

    Le moulin de la Tour est le dernier moulin existant encore en Val-de-Marne. Son architecture de pierre est typique des moulins parisiens, dont la taille des étages est décroissante. Il s'agit d'un moulin-tour construit en pierre de taille dont le premier propriétaire connu remonte à 1674, sous Louis XIV donc.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les cerisiers en fleurs forment un joli premier plan à cette photo.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Maud Sirois-Belle nous accueille à 10h au pied du moulin. Il souffle un vent du Nord glacial mais tous les participants ne sont pas encore arrivés et la visite ne commence de toutes façons qu'à 10h30. Au final, nous serons treize à assister à cette visite guidée (les places sont limitées à quinze personnes car l'espace intérieur est étroit).

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le moulin de la Seigneurie d'Ivry apparaît clairement sur la carte des chasses royales de 1730. Il cessera de moudre le grain en 1830, pour stocker des hydrocarbures au siècle suivant (photo ci-dessous de 1960) avant de partir en ruine.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Mais en 1975, face à la menace d'un projet de construction immobilière, le moulin est sauvegardé par l'intervention de Maurice Thorez et la constitution d'une association, l'Association des Amis du Moulin de la Tour

    Voici l'immeuble qui a été construit à son emplacement.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Avouez qu'il a fière allure le moulin de la Tour, même si ses ailes ont été malheureusement rognées il y a deux ans pour cause de pourrissement. Elles devraient descendre jusqu'à la fenêtre du bas mais il faudrait, nous a-t-on dit, 200.000 euros pour les restaurer...

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le président de l'Association des Amis du Moulin de la Tour nous accueille au rez-de-chaussée du moulin où une exposition de photos permet de voir les différentes étapes de sa reconstruction.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Nous avons appris beaucoup de choses sur place en visitant les trois étages en partie grâce aux écrits d'Emile Le Gall, ancien Président de l'Association des Amis du Moulin de la Tour, et aussi aux explications des deux bénévoles présents sur les lieux.

    Le moulin de la Tour a été acquis en 1680 par Claude Bosc, Seigneur d'Ivry-sur-Seine et Conseiller du Roy, puis il est passé entre les mains de différents seigneurs qui avaient "droit de ban" sur leurs sujets, avant qu'un meunier, Charles Mortier, n'en fasse lui-même l'acquisition en 1765.

    A cette époque on ne comptait pas les moulins en région parisienne : pas moins de 300 sur Paris dont 30 dans le XIIIème arrondissement. Ils ont tourné jusqu'au XIXème siècle, produisant 2 sacs de farine par jour (chaque sac pesant environ 75 kilos) mais la révolution industrielle les a fait disparaître.

    Différents animaux sont attachés aux moulins : les ânes, les souris et les araignées.

    On voit ici, au rez-de-chaussée, l'anneau qui existait dans tous les moulins pour attacher l'âne qui livrait la farine afin qu'il ne perde pas la tête en voyant tourner les ailes du moulin.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Nous avons aussi appris l'origine de quelques expressions employant le mot "moulin" comme :

    ► On n'entre pas ici comme dans un moulin !
    Il faut savoir que le moulin possède toujours une porte sur le devant et une sur le derrière. C'est une chose que j'ignorais... Quand les ailes ne tournent pas, pas de problème, on y entre par l'une ou par l'autre porte mais quand elles tournent c'est une autre histoire : il faut impérativement passer par la porte de derrière pour ne pas risquer de se prendre un coup d'aile (il n'y a que 2 secondes entre le passage de deux ailes).

    ► Meunier tu dors, ton moulin ton moulin va trop vite : vous connaissez la chanson enfantine.
    Quand les ailes tournaient trop vite, il y avait des risques d'explosion dus aux particules de farine ou aux poussières en suspension dans l'air ainsi qu'au fait que les meules contenant du silex pouvaient engendrer des étincelles.

    ◄►◄►◄►◄►◄►

    Nous voici maintenant au premier étage du moulin. Nous levons tous la tête pour regarder cette énorme poutre en chêne dont le guide bénévole nous dit qu'elle date de Louis XIV. C'est la seule poutre d'origine du moulin qui, vous le verrez plus bas, a été entièrement restauré au XXème siècle.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    A cet étage, deux maquettes de moulins : notre guide nous en explique les différences.

    Celui de gauche est un moulin à pivot : c'est le plus ancien, il est en bois et on peut en voir encore en Hollande ou même dans l'est de la France. Sa base, appelée "chandelier" est fixe tandis que la "cage" pivote sur un axe (sur 360°) pour permettre aux ailes de faire face au vent.

    Dans celui de droite, un moulin tour (en pierre, similaire à celui dans lequel nous nous trouvons), c'est la toiture (ou coiffe) qui permet de bien orienter les ailes en tournant sur 360°. Dans cette dernière maquette, on voit que la "voilure" des ailes (les toiles) a été réduite pour que le moulin ne tourne pas trop vite !!!

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Voici une photo prise sur place qui montre, à droite de l'échelle, les galets sur roulement à bille qui permettent à la coiffe de tourner.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Vous me direz : faire tourner la coiffe du moulin, c'est facile : en réalité, c'est plus facile à dire qu'à faire,

    SAUF quand celui-ci est équipé d'une guivre (ou queue) que le meunier va pouvoir actionner depuis le sol (les moulins à pivot ont une petite queue, les moulins tours une grande). Je n'avais jamais réalisé que les moulins avaient une queue !

    Il parait qu'il faut 7 à 8 hommes pour le faire (ou alors il peut se servir d'un treuil).

     Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Du côté des ailes, la rue est garnie de jolis cerisiers fleurs.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

     A cet étage également, des photos et une présentation des différentes céréales.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Nous voici maintenant au dernier étage, l'un des étages les plus importants d'un moulin, celui où est placée la meule que vous voyez en bas de la photo, protégée par un entourage de bois.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Celle-ci est constituée de deux pierres de silex striées dont l'une, celle du bas, est fixe tandis que l'autre tourne écrasant ainsi les grains des céréales.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Mais comment ça marche un moulin ?

    L'arbre moteur, relié aux ailes, consiste en une grosse poutre de chêne qui entraîne un rouet (une grosse roue) aux dents de bois (on les appelle les alluchons).

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Ce rouet actionne la meule par l'intermédiaire d'une "lanterne" solidaire de l'axe de la meule. Celui-ci a une section verticale : ainsi, les "secousses" que subit l'entonnoir de distribution du grain (la trémie) permettent au grain de descendre dans la meule.

    Il fallait y penser !

    Vous voyez ici le bas du rouet et la lanterne conique. A gauche de la photo, la trémie.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Sous la trémie, l'entonnoir permet au grain de descendre dans la meule. Vous remarquerez qu'il touche l'axe carré de la meule : c'est ainsi qu'il vibre à chaque fois que l'axe de la meule tourne d'un quart de tour.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    J'allais oublier l'essentiel : la cloche !

    Elle permet au meunier de dormir sur ses deux oreilles tant qu'il y a du grain à moudre car elle est en effet très astucieusement reliée aux vibrations de la trémie par l'intermédiaire du fameux axe de la meule à section carrée.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Fini le stress pour le meunier !

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Un bon schéma vaut mieux qu'un long discours...

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Avete capito tutto ?

    J'apprends l'italien à haute dose sur le net : je rêve même en italien... ! Ca, c'est pour Loredana, ma copine italienne, si par hasard elle lit ce post.

    Sur la photo, on peut voir aussi la charpente de la toiture.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Elle a été réalisée dans un bois venant du Canada si mes souvenirs sont bons, particulièrement imputrescible. Un échantillon en est accroché sur le mur.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Et voici la corde qui permet de monter les sacs de céréales ou de descendre les sacs de farine entre le RDC et l'étage supérieur.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Plusieurs photos à cet étage permettent de comprendre ce qu'était un moulin à vent autrefois.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Sur cette affichette, les outils principaux du meunier

    La pelle à farine, la meule, le marteau à "rhabiller" les meules (entendez par là, en refaire les stries qui s'usent avec le temps) dont un exemple ci-dessous.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Notre guide bénévole de l'Association des Amis du Moulin de la Tour nous montre aussi au passage une date gravée à une encoignure de fenêtre : Nicolas 1666.

    Si elle est d'époque, cela vieillit le moulin de dix ans de plus.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    A l'étage inférieur se trouve la bluterie : sortis des meules, farine et son tombent dans le blutoir. A l'intérieur se trouve un cylindre tournant incliné, le sas. Il consiste en une fine toile de soie ou de crin fixée sur des cercles de bois (les laizes) . Le sas en tournant blute la farine issue de la meule en séparant la véritable farine du son plus grossier.

    La mouture arrive par la partie relevée et par tamisage sort du sas suivant sa finesse. Des boules de bois coulissant le long des rayons formant les cercles frappent les laizes pour faciliter le blutage et pour les désengorger. Ceci est nécessaire sinon, tout finirait rapidement par sortir dans le bac de son.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Des sacs accrochés sous le cylindre récupèrent les différentes qualités de farine, pour les distribuer dans des sacs séparés.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Nous finissons la visite en regardant une série de photos montrant le déplacement du moulin en 1976.

    Il a tout d'abord fallu restaurer la tour de pierres qui était en ruine.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Puis, la tour a été cerclée à l'aide de câbles d'acier pour la consolider et les portes ont été maçonnées avant de déchausser les fondations ; les anneaux servant à attacher les animaux de bât étaient encore en place. On a dégagé les soubassements pour couler le plateau de béton. Une plate-forme circulaire avec plots en béton a été réalisée. Une tranchée a ensuite été creusée pour y passer des rails. Le déplacement a été réalisé à l'aide d'un système isostatique de quatre charriots, comprenant chacun un vérin hydraulique de 250 tonnes roulant sur deux voies parallèles.

    Le poids de la tour fut évalué à 315 tonnes.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le 6 mai 1976, sous un soleil écrasant, en présence de milliers de personnes, de la presse et de la télévision, l'entreprise Saintrapt et Brice (*) assurait le déplacement de la tour, sur une distance de 35 mètres à la vitesse de 51 cm par minute. La partie du sous-sol a ensuite été remise en état, la partie béton disparaissant sous une butte de terre.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il ne restait plus, après restauration de la tour, qu'à remettre en place la coiffe et tout son contenant (la meule et tout ce qui va avec).

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Je ne peux résister à vous mettre ici les paroles d'une petite chanson que tous les élèves de MS connaissent.

    Visite guidée du moulin de la Tour à Ivry avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e, on ne se débarrasse jamais complètement de son passé !

    Je suis la galette, la galette, Je suis faite avec le blé ramassé dans le grenier. On m'a mise à refroidir, mais j'ai mieux aimé courir ! Attrape-moi si tu peux ! Et elle se sauve si vite si vite qu'elle disparaît dans la forêt.

    Vous voulez l'histoire complète ? Qu'à cela ne tienne !

    (*) La société Saintrapt et Brice n'a pas été choisie au hasard par la municipalité d'Ivry. Elle avait de l'expérience dans ce domaine puisqu'elle a tout de même réalisé le déplacement du temple d'Amada lors de la construction du barrage d'Assouan.

    Une visite très intéressante

    Merci à la SHA du 13ème de nous l'avoir proposée.


    3 commentaires
  • Ce lundi matin, nous avions rendez-vous à l'entrée de l'Hôpital Cochin avec une représentante de la la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13ème - à laquelle nous venons d'adhérer - pour une visite détaillée des Carrières des Capucins. Au final, j'ai dû faire cette visite en solo, dommage pour Philippe car elle était très intéressante et elle ne se refera peut-être pas de si tôt, les lourdeurs administratives provenant de la mairie de Paris, dues aux conditions de sécurité, en étant la cause.

    Notre guide est un agent de la Sncf : il se présente comme "accrocheur de wagons" mais nous verrons qu'il est bien plus que cela, un puits de science en tout cas concernant ce domaine dont il s'est amouraché depuis fort longtemps.

    Il fait partie des quelques bénévoles de la SEADACC, traduisez par Société d'Etudes et d'Aménagement des Anciennes Carrières des "Capucins", qui œuvrent à la restauration et à l'entretien de ces carrières qui, situées sous Paris, font de notre capitale la seule ville au monde majoritairement construite sur un vide !

    Le voici, in situ, nous montrant un plan de Paris où sont indiqués les lieux d'extraction des roches sur les deux rives de la Seine.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Voici comment se présente le sous-sol de Paris : plein de trous !

    Sur la rive droite étaient exploités le gypse (en vert sur la carte) et le calcaire (en rose, à l'ouest) tandis que sur la rive gauche, il s'agissait exclusivement du calcaire.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Creusées au XIIe siècle, ces carrières souterraines de pierre à bâtir (calcaire) ont été exploitées entre le XIIème et le XVIIème siècles notamment pour la construction de la chapelle du monastère des Capucins, de Notre Dame de Paris, de l’église Saint-Séverin et de la tour du temple.

    Leur calcaire "grossier" était utilisé comme pierre à bâtir, leur gypse appelé après cuisson "pierre à plâtre", fournissait un matériau excellent dont la qualité s’exporta jusqu’aux Amériques, leurs graviers et sables fins dits "de Fontainebleau" étaient employés pour la verrerie et la fonderie, leurs marnes vertes et leurs argiles servaient à fabriquer les tuiles, les briques et les poteries.

    Le problème, c'est qu'on creuse à tort et à travers jusqu'au XVIème siècle, faisant de Paris un vrai gruyère.

    A toutes les époques, ces lieux seront soumis à contribution : ils serviront de voies de communications lors des émeutes et des guerres (les allemands les ont même utilisées pendant la seconde guerre mondiale) ; ils seront le refuge de malfaiteurs et de contrebandiers ; parfois des sociétés secrètes ou religieuses s’y réuniront ; enfin, jusqu’au début du xx siècle, ces cavités seront en partie utilisées par les industriels (les brasseurs de bière en particulier et les champignonnistes).

    Au fil des siècles, les ressources du sous-sol se sont peu à peu épuisées et en 1813, deux décrets ont interdit l’exploitation de ces bancs de pierre souterrains.

    Toutes ces carrières se trouvent aujourd’hui pratiquement remblayées. Seuls subsistent en témoignage de ce passé industriel, quelques vides d’anciennes exploitations de pierre à bâtir reliés entre eux par un vaste réseau de galeries d’inspection. Un linéaire de  trois cents kilomètres de galeries souterraines émaille la rive gauche, épousant principalement la voirie de surface, ce qui fait dire à de nombreux historiens que le sous-sol de la capitale est un Paris à l’envers.

    Pour beaucoup de parisiens, ce milieu souterrain exerce une véritable fascination. Des centaines d’Indiana Jones sont chaque week-end à la recherche du "trésor des templiers"... ou seulement d'un lieu pour faire la fête, détruisant les architectures de confortation qui sont censées protéger cette structure tentaculaire et taguant tout du sol au plafond.

    C'est l'Inspection générale des carrières, créée en 1777 sous Louis XVI qui est en charge de l'entretien de ce réseau souterrain et c'est en 1979 que la SEADACC sélectionne les anciennes carrières des "Capucins" comme étant le site le plus représentatif du sous-sol de la capitale. Celui-ci devient un écomusée et en 1999 il est classé aux Monuments Historiques.

    ◄►◄►◄►◄►◄►

    Notre visite a duré 2h30 et il s'agissait d'explications assez pointues : je n'ai pas tout retenu, loin de là mais tout de même quelques petites choses que je vais essayer de vous retransmettre.

    C'est par un escalier de 21 mètres de profondeur (créé en 1943 lors de la défense passive) que nous accédons au Saint des Saints : une centaine de marches à descendre, mais aussi à remonter... Dedans, la température est de 15 degrés.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    A l'origine, le Couvent des Capucins regroupait les malades atteints de maladies vénériennes que l'on tenait à l'écart car susceptibles de transmettre la maladie que l'on pensait épidémique.

    Dans les galeries, des pierres gravées font référence à l’emplacement correspondant en surface. Ainsi, cette pierre, gravée en 1783, indique l'emplacement de l'ancien hôpital vénérien.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    D'où vient le nom d'Hôpital Cochin ?

    D'un curé qui, en 1756, prend ses fonctions dans la paroisse "Saint-Jacques-du-Haut-Pas" : il a juste trente ans et s’appelle Jean-Denis Cochin. Le 16 mars 1780, il fera l’acquisition de trois maisons entourées de vastes terrains situés sur l’ancien domaine des "Capucins" et fondera ainsi un hospice à l’usage des ouvriers carriers accidentés lors des travaux exécutés dans les immenses carrières souterraines du faubourg laissées en très mauvais état.

    Jean-Denis Cochin (XVIIIème siècle)

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Cette pierre numérotée 270 (comme l'adresse en surface) est gravée de la fleur de lys. C'est l'une des seules qui ait échappé aux révolutionnaires, les autres ayant toutes été martelées.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    La différence entre deux sortes de piliers de soutènement : ceux datant du Moyen-Age, massifs, constitués du calcaire lui même que l'on laissait en place quitte à perdre de la matière et ceux, plus fiables si j'ai bien compris, construits à partir du XVIIème siècle par empilement de roches les unes sur les autres. Les premiers piliers sont appelés "piliers tournés" et les autres "piliers à bras" car les carriers les construisaient à la force de leurs bras.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    La pierre était extraite depuis la surface grâce au percement d'un puits appelé "puits de service" et à un système de treuil actionné par une roue (une cage à écureuil actionnée par des hommes) ainsi que le montre cette peinture de Victor Adam datant de 1828. Ce système permettait à un homme de 80 kilos de remonter un chargement allant jusqu'à une tonne.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Dans la salle du rez-de-chaussée appartenant à l'association, on en voit une reconstitution. Notre guide nous l'a fait fonctionner avec le doigt !

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Cette pierre gravée indique l'emplacement d'un "puits de service".

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Un autre "puits de service" (réalisé en 1841) dont je n'ai pas retenu l'emplacement. Là où l'on aperçoit le jour..., c'est une plaque d'égout !

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Ce très bel ouvrage (datant de 1810) est une fontaine, la fontaine des Capucins : les carriers descendaient y chercher l'eau nécessaire à la fabrication du mortier utilisé pour construire les "piliers à bras". Elle est associée à une échelle d'étiage (sur la gauche de la photo) servant à mesurer le niveau d'eau. Une petite niche, également à gauche de la photo contenait une petite Vierge.

    C'était un peu la "vitrine" des carrières.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Notre guide nous montre ici les différents outils de taille des carriers ainsi que ceux servant au transport des pierres. Il nous fait aussi remarquer l'épaisseur plus ou moins grande des strates de pierre.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    On voit très bien ici aussi les différentes épaisseurs de roche.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Le plafond de la carrière s'appelle le "Ciel" et le "mur de confortation" que l'on voit derrière a été construit en 1777. Charles-Axel Guillaumot, premier Inspecteur Général des Carrières, a en effet décidé à cette date de sécuriser les carrières.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Le Ciel peut se fissurer (comme ici) sous le poids du remblais (on voit ici que le mur de soutien a été construit en 1793).

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Un remblais sous le ciel de la carrière

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Cette pierre nous dit qu'autrefois on ne parlait pas de Sud mais de Midi.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Pour l'Est, on parlait de Levant et pour l'Ouest on utilisait le mot Couchant (la plaque émaillée date du XIXème siècle).

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Sur celle-ci on s'aperçoit que le sculpteur a manqué de place puisqu'il a terminé son inscription par le mot Nôrd en petits caractères... Au passage, vous remarquerez que le numéro 263 (correspondant au même numéro en surface) est surmonté d'une fleur de lys qui a été martelée pendant la Révolution.

    Le nom de la rue fait penser qu'elle était bien boueuse !

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    La carrière est un vrai livre d'histoire : cette pierre nous dit qu'elle a été sculptée en l'an VII de la République. I est le "numéro d'ordre" et G l'initiale du tailleur de pierre.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Celle-ci a été sculptée en 1777 sous le calendrier Grégorien : numéro d'ordre 45, initiale du tailleur de pierre G.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    A cet endroit, c'est la profondeur qui est indiquée : 20,5 mètres.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    D'autres pierres rappellent le passé du sol cette fois-ci.

    Là se tenait un champ...

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Ici, un potager.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Ici, c'est l'endroit où les habitués de la SEADACC se retrouvent chaque samedi pour faire le point de l'entretien des carrières.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    On y trouve quelques sculptures récentes.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Très curieusement, cette belle tête a été sculptée en creux mais, à la photo, elle apparaît en relief.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Quant au Cabinet de Minéralogie présenté sous la forme d'un escalier, il est protégé par une grille. Il montre la succession des bancs de roches entre la carrière et la surface avec les noms que leur ont donné les carriers. Y étaient également entreposées les trouvailles archéologiques.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Grâce à cette inscription mais surtout à notre guide..., nous trouvons la sortie où 100 marches nous attendent.

    ☻ Visite de l'ancienne carrière des Capucins avec la SHA du 13e arrondissement

    Une visite vraiment passionnante


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique